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Photo du rédacteurSamantha Liger

Visite dans le village (a)typique de Labastide d'Armagnac




Lorsque les arbres se teintent de jaune et de rouge, et que le sol se tapisse de feuilles qui bruissent, c’est le moment d’aller faire un petit tour dans le (a)typique village médiéval de Labastide d’Armagnac.

Le pisteur de papillons/mulots/chaussettes (autrement dit, mon setter anglais de 6 mois) saute partout à la vue de la laisse et des sacs à dos qui se préparent.

L’Ours des cavernes (chéri-chéri, si tu me lis, c’était juste pour ton air inspiré quand tu m’as vu la veille (non)préparer la balade qui nous attendait) angoisse, se demandant quelle perte (clés ? Chemin ? Sac à dos ? Tête?), nous attend (encore).

Moi, je prépare mon tout nouvel appareil photo, excitée à l’idée d’immortaliser cette petite commune de 700 âmes dans le Bas-Armagnac qui se cache entre les collines de vignes et les forêts des Landes.


Forêt des Landes. Saint Justin d'Armagnac

Le trajet se passe tranquillement. J’adore rouler en cette saison. On se croirait, parmi les feuilles qui jonchent la route, dans une pub pour une voiture moderne et rutilante, avec la musique qui s’amplifie à chaque virage.

Le mangeur de pot de yaourt/colle à papier peint/trombones vomit sur le siège. Et oui. A force de grignoter n’importe quoi, faut bien que cela ressorte de temps en temps. D’autant plus que je prends les courbes très larges, ça rend bien mieux dans mon histoire de pub pour bagnole.

Bref, l’aventurier des fossés/jardin/chambre du Gnome renifle le cadeau suspect d’un autre canidé. L’Ours nettoie le vomito du chien (ceux qui me connaissent bien savent que je suis totalement incapable de faire ça par moi-même!). Je prépare mon sac en bandoulière, vérifie ma batterie et passe mon appareil autour du cou. Nous sommes prêts pour une dizaine de kilomètres dans la forêt armagnacaise.


Châtaigniers, Chênes, Pins. Des couleurs chatoyantes. Une belle lumière qui perce à travers les troncs effilés. Le bleu du ciel qui s’aperçoit au-dessus de la cime des arbres. C’est beau, c’est vivifiant. Et surtout, c’est plat. Non pas que je n’aime pas les dénivelés. Mais j’ai hérité d’un Ours qui râle quand ça grimpe et qui trotte (beaucoup plus vite que moi) à l’horizontal. Nous ne parlerons pas du poursuivant de papillons/mouches/mouchoirs en papier tout crades qui gambade allègrement à l’avant tirant comme un fou sur laisse. Je rame à l’arrière, prétextant une magnifique photo à prendre. Comme si j’y connaissais quelque chose en dehors du bouton on/off.


Forêt de Labastide d'Armagnac

Dix kilomètres, une ampoule et une crampe plus tard, nous arpentons les jolies ruelles pavées de la bastide, la place centrale entourée de ses arches fleuries, les galeries d’art, les tables en fer forgé où se dégage une bonne odeur de chocolat chaud, les étals de bouteille d’Armagnac qui réchaufferaient bien en cette journée d’automne.


Nos pas (et le GPS) nous guide au café Tortoré. Cela fait un moment que j’ai envie d’aller déguster un kawa dans le plus vieux café de France. Colette, la tenancière de 87 ans, est un vrai monument international (ouais les landais, c’est comme les marseillais, ils exagèrent légèrement). Elle y vend son café à 90 centimes depuis au moins le moyen âge dans un décors digne d’un musée. Les portes étaient fermées, les tables vides. Sur le coup, en ces temps de débâcle sanitaire, nous avons pensé au pire. Mais un petit tour sur la page fb du bar de Madame Colette nous a rassuré, elle a mis une photo il y a quelques jours !


Le café Tortoré


La crêpe et le chocolat sur la terrasse ensoleillée d’un bar resto de la place nous font oublier cette fermeture.

Galerie d'art, Labastide d'Armagnac



L’air se fraichit, il est temps de prendre le chemin du retour. À quelques kilomètres, juste avant de passer la frontière gersoise, un panneau intitulé « Notre Dame des Cyclistes », ainsi qu’une curieuse arche décorée de vélos attire notre attention. La chapelle se découpe sur la colline, au milieu des champs.


Notre Dame des Cyclistes


Un portail en fer forgé, orné de là encore de vélos, ouvre sur un cimetière où se côtoient tombes anciennes datant de 150 ans et des plus récentes. J’ai cherché en vain celle de Luis Ocana. Ne trouvant donc pas sur les épitaphes une raison à ce curieux lieu de culte, je me suis renseignée sur son histoire. L’abbé Joseph Massie, en 1958, après une messe improvisée à cause d’une intempérie dans cette chapelle laissée à l’abandon, s’est dit : « Il m'est venu une idée... ce serait bien si l'on faisait ici une chapelle pour les cyclistes, comme en Italie ! »



Depuis, de nombreux cyclistes professionnels comme amateurs sont venus en pèlerinage à Notre Dame des Cyclistes. Ils y ont déposés leurs maillots gagnants (Sauf Lance Amstrong, dont le maillot jaune a été décroché en 2012. Nanmého ! Espèce de dopé blasphémateur!). Le Tour de France est passé quatre fois devant la chapelle et Labastide d’Armagnac fut même le lieu de départ en 1989.


Et si jamais, ainsi la gersoise que je suis, vous ne trouvez pas les landais assez perchés, allez donc faire un tour du côté des chapelles Notre-Dame-de-la-Course-Landaise à Bascons et Notre-Dame-du-Rugby à Larrivière-Saint-Savin !


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