Potos, randos et perdidos au Pays Basque. Episode 1: Le mont Xoldokogaina
- Samantha Liger
- 21 mars 2021
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 nov. 2021

Février 2021. Sur les hauteurs d’Ascain, je regarde mes amis qui me rejoignent. Derrière eux, montagnes voisines, la Rhune et le mont Xoldokogaina sont en flammes. Je me replonge dans mes souvenirs, avec ces mêmes amis, lors de notre première rando commune. Je me dis même que je pourrais écrire une trilogie dessus, tellement nous ne sommes pas très doués !
Bref, quelques années en arrière, au départ d’Ibardin. On s’est levé hyper tôt, on a mangé des chocolatines en route et nous voilà sur le parking du haut. Nous laissons les Ventas de côté, et nous partons gaiement droit dans le brouillard, par une furieuse pente qui me fait regretter de ne pas être une sportive à l’hygiène de vie irréprochable.
Le Gnome est de la partie, il marche allégrement juste derrière moi, en tête de notre petite troupe. Faut dire que je suis la plus expérimentée, et surtout, j’ai déjà fait cette rando avec une amie il y a quelques années. Enfin presque toute la rando, nous nous étions quelque peu perdu, mais ça, c’est une autre histoire !
Arrivés en haut, il y a un panneau « descente des fous ». Ça paraît tentant de s’y ruer, où d’y envoyer les potos parce que ça leur va si bien, mais ce n’est pas notre chemin, alors nous continuons sur la crête du Mont Mandale.

Nous y trouvons une fleur extraterrestre à l’odeur qui repousserait n’importe qui. Enfin pas nous, c’est une fleur extraterrestre quand même ! Nous échafaudons les plus folles théories. Entre le Gnome, les potos et moi, niveau imagination, il y a un sacré level ! Et puis l’un d’entre nous finit par trouver sur Google est ton ami que si la fleur extraterrestre sent la charogne, c’est parce que c’est un champignon qui attire ainsi les mouches pour qu’elles disséminent les spores.
Dans une petite clairière où quelques années plus tôt, j’avais bu du vin en regardant passer une course nocturne (mais ceci est une autre histoire), nous mangeons nos sandwichs au fromage, nos pompotes et barres de céréales. C’est la tradition. C’est le menu rando.
Nous arpentons le sentier entre buissons épineux et buissons épineux. Impossible de se perdre malgré le brouillard épais. On ne peut pas quitter le sentier sous peine de se faire attaquer et dévorer par des ronces. Nous arrivons enfin au sommet du Mont Xoldo (pour les intimes. Parce que son nom complet, c’est compliqué à écrire…). C’est dommage, l’épais voile blanc ne nous permet pas de profiter de la superbe vue sur l’océan. Mais nous sommes tout de même heureux d’être au sommet et de lire les petits mots qui se cachent sous le drapeau basque.

Il est temps de repartir, suivis par un pottock, adorable poney du Pays Basque qui semble bien nous avoir adopté. Le Gnome veut bien entendu le ramener dans le Gers. C’est hors de question, les Pottock ne peuvent être heureux que dans le Pays Basque (enfin, sans doute!). Nous lui faisons quelques câlins et nous lui disons au revoir, reprenons le sentier, toujours entre buissons épineux et buissons épineux, où nous ne pouvons pas nous perdre. Normalement.

C’est mal me connaître que d’imaginer que je puisse trouver mon chemin sur une rando déjà effectuée. De toute façon, je m’étais perdue aussi la première fois. Les amis suivent, insouciants. Ils n’ont pas l’air de se poser de question. Le Gnome me connaît bien (sous-entendu : le Gnome a retrouvé au moins une bonne centaine de fois le chemin quand je l’avais perdu, que ce soit en haute montagne ou sur le parking du supermarché), il me demande discrètement si on s’est (encore) perdu.
Comme à son habitude, c’est mon gamin de 9 ans qui retrouve le chemin qui nous mène au bord du lac d’Ibardin dans son écrin de brouillard. Il n’y a plus qu’à remonter par la descente des fous (à l’envers donc, ça fait encore plus fou!), après avoir tourné après les « trois chênes remarquables » (mon livre de rando ressemble à une chasse au trésor. J’adore!!!!) et retrouver les Ventas de la frontière.

Et voilà ! Tout le monde a survécu, et est prêt à recommencer (enfin dans quelques années hein!).
To be continued...
Les photos sont souvenirs de la même rando quelques années plus tôt. Celles de cette fois-ci n'évoquent que nos têtes souffretantes dans le brouillard!
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