Petite exploration dans les Landes et le Gers, version moins de 10 km
- Samantha Liger
- 8 mai 2021
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 mai 2021
ou "à la recherche d'une baignade sauvage!

Fin mars 2021, le verdict tombe : nous sommes de nouveau confinés. Une grande nouveauté pour ce numéro 3, la longueur de la laisse est de 10 km. Dans mon Gers profond, ça laisse pas mal de coins à explorer sans prendre le risque de croiser un virus.
Le deuxième confinement avait été le prétexte à un cache-cache géant dans notre kilomètre réglementaire. Celui-ci, pour fêter le printemps naissant, sera l’occasion de partir en exploration pour découvrir un coin de baignade. On se rêve un lac d’eau transparente, un cours d’eau fraiche, un trou d’eau, une source chaude, bref, un de ces endroits de rêve que nous avons croisé au cours de nos pérégrinations. Après tout, pourquoi pas chez nous ? (Ouais ouais, nous sommes des optimistes...)
Les derniers recoins de Monguilhem et le ruisseau du Charros
Sacs à dos, chien impatient et sandwichs au fromage, nous voilà partis de bon matin dès le premier week end du confinement. Nous avons décidé de jouer à domicile. Non loin de chez nous, un petit chemin peu emprunté mène au lac du Charros, tout au bout du lac. Du coup, le plan, c’est remonter vers Toujouse par la forêt à la recherche des trois ruisseaux qui alimentent le lac du Charros.
J’ai dans la tête un petit cours d’eau fraiche et transparente. Je sais qu’on ne pourra pas forcément y nager à contre-courant, mais je m’y vois déjà cet été, assise dans le sable, les pieds dans l’eau claire et un livre à la main.
Le premier ruisseau est une grande déception. Un filet de boue stagnante au milieu des ronces.
Le deuxième reste inaccessible, malgré mes tentatives de passer au milieu des épineux sur le trajet des animaux sauvages. Au moins, c’est un avantage d’être petite. Mon Ours de chéri est quant à lui coincé sur le sentier, retenant le chien qui rêve d’aller explorer avec moi depuis qu’il a vu un chevreuil détaler à quelques mètres de nous. Je me retrouve dans un coin de forêt sauvage, sans trace d’homme. Un peu comme si j’étais dans une forêt vierge inexplorée (gersoise évidemment… Ca fait un poil moins rêver...). Je me vois avancer péniblement avec la machette jusqu’au ruisseau cristallin. Mais je n’ai pas de machette, alors je fais demi-tour.
Le troisième ruisseau, le Ruisseau de Charros, nous attend au bord d’un petit étang où nous cassons la croûte. Il est tout aussi boueux que le premier. Adieu baignade. Nous nous consolons à la vue des oiseaux (ils sont beaux, mais je n’y connais strictement rien, alors je ne peux même pas vous dire lesquels!) qui viennent s’abreuver dans ce lieu désert.
Et puis nous repartons vers la cabane (ma magnifique demeure gersoise), non sans s’être fait attaquer par d’innombrables bébés tiques.

L'empreinte mystérieuse de l'animal qui pourrait me sauter dessus dans la forêt vierge

L'étang du sandwich au fromage, Monguilhem

Le masque de Hollow de Ichigo, selon mon chéri *
Un lapin licorne selon moi

Ruisseau où on ne se baignera pas..., Monguilhem
Perquie, ses églises et ses ruisseaux
Nous ne sommes pas découragés et c’est vers la grande mégalopole landaise de Perquie (342 habitants) que nous nous dirigeons. Un petit détour par le Château de Ravignan, un arrêt près d’un étang où je ne tremperais pas un orteil, une loooooongue balade à travers champs pour tomber sur la charmante Église de Saint-Pierre-Es-Liens. D’un côté un ruisseau boueux (qui rend le chien heureux. Et encore, j’ai retenu le Gnome d’aller faire la même chose!), de l’autre, un joli ruisseau au fond sans doute vaseux mais à l’eau claire et bordée d’orties. Il est temps pour nous de rentrer (maudit couvre-feu!), mais nous reviendrons un jour pour remonter le cours du Ruisseau de Lusson en direction de Villeneuve de Marsan pour voir si on trouve une éclaircie dans les herbes urticantes permettant de poser nos fesses sur un bout de terre, les jambes flottant dans l’eau.
Nous n’en avons pas fini avec Perquie et dès le lendemain, nous garons la voiture à côté de la superbe Eglise de Saint-Martin de Gaube à quelques trois kilomètres seulement de chez nous. Le chien tire comme un fou, il a envie de courir. Le Gnome fait office de drapeau derrière lui. Il me propose un curieux jeu. Celui qui sort une blague pourrie est condamné à tenir le chien en laisse jusqu’à ce qu’il soit délivré par une blague, également pourrie, de l’autre. Je ricane un truc comme « Ça va, je devrais être délivrée toutes les trois minutes vu ton débit de vannes qui tombent à plat ».
Il me regarde triomphant, décrétant que c’était une blague pourrie. Je bataille, j’essaie d’argumenter que ce n’est pas une blague mais la réalité, je m’enfonce, je prends le chien.
Après un bon kilomètre de déboitage d’épaule, nous trouvons le coin idéal. Un petit lac où boivent les cheveux, des oiseaux blancs (mais toujours aucune idée desquels…), une cabane sur pilotis, deux petits ruisseaux d’eau transparente qui serpentent paresseusement dans l’herbe. Et des barbelés. Et un panneau d’interdiction de rentrer. Réserve de chasse.
Heureusement que mon Gnome sort une idiotie à ce moment-là. Ça me coupe la frustration de voir ce petit bout de paradis m’échapper et je lui refourgue la laisse du chien qui a vu les oiseaux. Sur la carte, il y a deux lacs un peu plus loin. Sous le soleil de plomb, nous y partons, espérant s’y rafraichir. Que nenni. Trop troubles. Trop sombres. Trop « chemin interdit ». Demi-tour...

Le Château de Ravignan, Perquie

Le chien qui tire, qui tire, qui tire...

Église de Saint-Pierre-Es-Liens, Perquie

Le petit coin de paradis. Derrière les barbelés

L'Eglise de Saint-Martin de Gaube, Perquie
Estang et son ruisseau
Nous changeons de direction pour aller découvrir l’exotique Estang (ben oui, c’est le lointain village voisin), ses arènes, sa belle église et ses charmantes boutiques (et oui, à côté de mon petit village, c’est un vrai centre commercial!). Il ne suffit pas d’aller très très loin pour trouver de quoi tremper les gambettes, nous trouvons notre bonheur sous le sol d’une vieille bâtisse (un ancien moulin?) ainsi que longeant les arènes, à côté de l'ancien lavoir transformé en "bouquinerie". Seule la perspective de me retrouver en maillot de bain en plein centre de la ville me pousse à m’éloigner et nous perdre dans les champs (ni pourquoi mes hommes m’ont suivi sans ciller. Ils ont quand même une certaine habitude de mon non-sens de l’orientation..). Bref, nous arpentons bois et champs à la recherche de micro-cours d’eau jusqu’à revenir finalement au village où nous croisons même une adorable propriété avec cabane sur l’eau, chèvres et un magnifique saule pleureur. Nous ne revenons pas tout à fait bredouille puisque nous avons croisé de l’ail sauvage avec lequel je ferais une super omelette en rentrant (ceux qui me connaissent bien craignent encore plus mes talents culinaires que mon sens de l’orientation!).
C’est en retournant à la voiture que nous trouvons notre meilleure piste. Nous croisons un jeune pêcheur, nous le suivons et découvrons le joli cours d’eau plein de promesses. Le couvre-feu nous rattrape, mais nous reviendrons ici avec l’épuisette y tremper nos petits petons et pique-niquer dans l’herbe.

Petit ruisseau dans Estang

L'église, Estang

Autour des arènes

Le Ruisseau de l'Estang*
L’Izaute et la cascade du Midour dans la forêt de Maupas.
« Jamais de la vie je me baigne dans l’Izaute ! Elle est noire ! Plutôt plonger dans le Midour ! ». Le Gnome est catégorique. Il passe tous les jours en bus le long de l’Izaute, la voit déborder pendant les inondations avec des bouteilles en plastique qui nagent dedans, et ne veut pas y tremper un orteil. Qu’à ne cela tienne, je pars en amoureux avec mon Ours. Et le chien bien évidemment, qui tire comme un fou, sur la piste des nombreux animaux qui peuplent la forêt du Moustique (si un gersois passe par là et peut m’expliquer la raison de ce nom pour la forêt de Maupas/Monlezun?).
Le Gnome a exagéré. L’Izaute, elle n’est pas noire du tout. Nous voyons même le fond ! Faut dire qu’avec la petite vingtaine de centimètres, on peut bien le voir ! Je doute que cet été, lorsqu’il fera bien chaud et que nos vélos pourront nous porter jusqu’ici, l’Izaute permette de se rafraichir. D’autant plus qu’elle reste inaccessible, en contre-bas, protégée par les talus et des ronces.
La forêt au printemps est un vrai bonheur et je reconnais çà et là de la bardane, de la consoude et du gaillet croisette. Toute contente, je précise à mon cher et tendre que nous pourrons manger des feuilles et des racines en temps de disette. Ça n’a pas l’air de franchement l’emballer.
Nous continuons cependant en direction du Midour que l’on longe en se disant que si, vraiment, si nous devons être confinés toute notre vie à 10 km de chez nous, nous pourrions bien nous y baigner. Surtout sur la fin du trajet, à deux pas de l’aire de pique-nique où se forme une petite cascade.

L'Izaute, Maupas

La forêt du Moustique*

Le Midour, Maupas

Cascade du Midour, Maupas
Petite escapade à Aignan, le bout du monde
Et puis vient la fin du confinement. Nous avons plein de pistes. Remonter le cours du Midour en amont, suivre le Ruisseau du Lusson ou le ruisseau de la Gaube avant qu’ils ne se jettent dans le Midour, mais la tentation est trop grande. J’embarque l’Ours, le Gnome et le Chien avec un matelas pneumatique et direction le Lac d’Aignan, à une vingtaine de kilomètres de chez nous, valeur sûre qui, dans son écrin de forêt, vaudra bien un futur article à lui tout seul !

Lac d'Aignan
Demande d'aide à mes voisins gersois et landais:
*Le masque de Hollow de Ichigo: si quelqu'un sait ce que c'est que cette truc, merci de venir me raconter!
*Si quelqu'un sait pourquoi donc on trouve des anciens poteaux téléphoniques un peu partout dans le Gers pour servir de pont, de digue, etc.. Je suis bien curieuse!
* Si un Gersois peut m'expliquer pourquoi appelle t'on la forêt de Maupas/Monlezun Le Moustique?
*Et enfin, si vous avez des lieux de baignade sauvage dans les Landes ou le Gers, je vous l'échangerais bien contre mes coins à champignons! (je n'ai pas de coins à champignons non plus, il va falloir trouver autre chose!)
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