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Photo du rédacteurSamantha Liger

Au pays du fromage, des horloges et du chocolat. Road trip en Suisse



Décembre 2017. Le Gnome, 10 ans, inscrit dans sa liste de Noël « aller en Suisse vérifier si le gruyère a des trous. »


Juillet 2018. Nous sommes au pays du fromage, des horloges et du chocolat.


Canton de Valais


Nous passons la frontière sans arrêt et sans contrôle. Comme à chaque fois que nous passons un pays d’Europe, nous sommes super déçus. Pourtant celui-là , parce qu’il ne fait pas partie de l’UE, nous y avons cru au vain contrôle carte d’identité/passeport/fouille de la voiture/regard suspect de la douane devant nos visages de truands (Bon, on voit un peu loin, un blondinet de 10 ans et sa mère, ça ne doit pas faire super peur!).


À une trentaine de kilomètres de la frontière par une route en lacets, nous atterrissons à Champex lac, station balnéaire désuète mais néanmoins charmante, peuplée de retraités (et même plus encore). Notre présence doit diminuer la moyenne d’âge de la villégiature de moitié (au moins).

Lac de Campex


Tout est magnifique ici. L’eau transparente, les montagnes qui entourent le lac, les petites maisons en bois, les carpes arc-en-ciel.

En Suisse, il y a des panneaux d’interdiction et de réglementations aussi grands que nos panneaux publicitaires qui résument tout ce que nous n’avons pas le droit de faire à coup d’amendes qui mettraient mon banquier très très en colère. Parmi les « interdit de jouer de la musique sur l’herbe » et « interdit de s’asseoir sur la table », on peut y lire « Interdit de se baigner en dehors des zones réservées, même si le fond est bas et visible ». Pouah pouah pouah… On m’avait prévenu que les Suisses étaient très à cheval sur les règlements. J’ai installé la voiture au bord du lac, sur un petit parking ombragé où nous avons posé la table et où les patates/fromage cuisent sur le réchaud. C’est idyllique. En bonne française (et donc désobéissante) que je suis, je me glisse dans l’eau (gelée) du lac pour me délasser des 1000km parcourus. Et je m’enfonce jusqu’à la cuisse dans la vase…

Bon ok, on va écouter les lois suisses. Et pas seulement juste pour les amendes exorbitantes !



Campex voit nos débuts en Suisse. La découverte qu’il fait très froid la nuit. Que l’eau est absolument glacée. Que les billets de francs suisses ressemblent à ceux du Monopoly. Que le fromage coûte un bras. Et que c’est loin d’être le plus cher de l’alimentation.

Nous continuons notre périple par Martigny et le musée Saint-Bernard. Bien sur, je trouve les chiots absolument adorables. Bien sur, je refuse à mon Gnome de revenir avec un « Barry » aussi gros que la moitié de la voiture alors qu’il prend déjà toute la place dans le lit que nous partageons dans le coffre de notre kangoo-mini-camping-car.

Pyramides d'Euseigne


Non loin de Sion, nous nous mettons en quête des sources chaudes de Combioula. Avec l’aide du net, et des locaux qui nous partagent l’itinéraire avec plaisir, après avoir marché quelques heures, nous découvrons ces trous d’eau au souffre, qui font un bien fou alors que nous ne nous habituons toujours pas à nos baigner et laver à l’eau glacée de la Suisse. Une dame à qui nous racontons notre voyage a pitié de nous, et nous raccompagne en décapotable plutôt que de nous laisser cheminer sur deux heures en pente abrupte. Histoire que l’on se sente un peu propre après avoir mariné là-dedans pendant toute l’après-midi pour aller voir les pyramides d’Euseigne.

Sources de Cambioula


Avant de quitter, non sans nostalgie, le canton du Valais, nous visitons le barrage de la grande Dixence. Moi, Sam, 26 ans (depuis 11 ans), fan des barrages depuis toute petite, depuis l’époque où je bloquais les grands cours d’eau (des flaques), où je déviais les courants de la marée qui remonte sur mon estuaire natal et où je pratiquais des expériences sur la poussée d’Archimède dans mon bain, je rêve de rentrer à l’intérieur d’un barrage. C'est à la hauteur de mes espérances! Des kilomètres de galeries horizontales et verticales, autant de béton que si on voulait faire un mur le long de l'équateur d'1m24 de haut et 10cm de large, des infiltrations et un barrage qui bouge parce que la montagne bouge. Je pense que mon Gnome m'en veut encore. Nous sommes montés tout en haut à pied, et c'est le barrage-poids le plus haut du monde, "juste" 35m de moins que la tour Eiffel !

Barrage de la Grande Dixence


Le lac des quatre cantons


Ceux qui me connaissent bien savent que je suis une grosse radine. Et ceux qui connaissent bien la Suisse savent qu’il y faut un salaire de ministre pour y survivre. Bref, pour ne pas se priver de fromage (à manger avec des patates. Le « patate/fromage » ayant largement remplacé notre « sardine/maïs » habituel en voyage), j’ai décidé de traverser le pays sans la vignette d’autoroute. Il n’y a pas de petite économie.

L’orage gronde. Nous nous perdons dans les cols. Nous aurions dû mettre un peu plus de 4 heures, nous avons mis 6h30, à rouler doucement dans le brouillard, découvrant des paysages dignes des romans de fantasy m’attendant à me faire doubler par un elfe ou un dragon. Je ne peux même pas vous dire où se trouve cet endroit magique, ni vous montrer une photo (tellement j’ai eu peur de mourir sur cette route!). Mais si quelqu’un passe un jour entre Obergoms et Guttannen, je veux bien des photos pour savoir à quoi ça ressemble sans la brume.


Nous arrivons de nuit à Meggen, charmant petit port sur le lac des quatre cantons. Nous y restons quelques jours, le temps de se reposer après cette traversée du pays oragesque. Nous nous baignons dans une eau à la température à peu près correcte, discutons avec les locaux qui essaient de nous enseigner quelques mots de suisse allemand en se moquant de notre accent, et pique-niquons sur les berges que nous partageons avec des cygnes qui adorent les céréales de nos petits déjeuner.

Lucerne

Lucerne, la ville voisine est une charmante ville médiévale au superbe pont fleuri où jouent des musiciens de rue. Les restaurants sont inabordables pour ma petite bourse de française, mais la glace à l’italienne dégustée au bord de l’eau, toujours avec nos amis les cygnes vaut bien le détour.

Le lac de Constance


Rorscharch


Sous le soleil cette fois-ci, nous rejoignons le lac de Constance, servant de frontière à la Suisse, l’Autriche et l’Allemagne. Nous nous posons à Rorscharch où entre deux baignades, nous pouvons admirer les piscines lacustres, les sculptures de sable et les statues. Nous sommes aguerris maintenant et nous savons prononcer le « Guter Morgen » avec autant de froideur qu’un suisse vous souhaitant une bonne journée.

Rorscharch


Très excités, nous partons pour le Parc animalier St Gall. La forêt en jette, c’est certains, c’est magnifique. Nous sommes pourtant déçus car au final, ça ne vaut pas Nahuques, le parc de la petite ville où je travaille.

Parc de Saint Gall


Bien sur, c’est trop tentant, et nous nous refaisons un passage de frontière, espérant de toutes nos forces subir un vrai contrôle (et le jour où ça arrive, nous rirons peut-être moins!). L’Autriche, et le Mont Pfander. Nous faisons l’alleret en téléphérique (c’est vraiment pour faire plaisir au Gnome ça!). Nous nous perdons au retour, ce qui rend la rando intéressante (nous n’évoquerons pas mon portefeuille que j’ai perdu dans un toboggan. Heureusement, les suisses sont la population la plus honnête au monde, et un homme m’a couru derrière pour me le ramener. Sinon au pire, il aurait suffi de faire demi-tour par le même chemin, et nous aurions forcément retrouvé mon portefeuille sur une murette ou une pierre, bien en évidence, au milieu des téléphones, des doudous et des casquettes perdues (et même une culotte une fois!)).


Vue depuis le Mont Pfander


Et quitte à passer une frontière (sans encombre encore), nous bifurquons vers l’Allemagne pour déambuler sur les chemins des chutes du Rhin. Un peu comme les chutes du Niagara, mais version petite Europe. Et avec moins de touristes. C’est un peu étrange de se dire que le petit filet d’eau appelé « Rhin » au lac de Constance est devenu ce gros fleuve qui, par un des plus gros dénivelé d’Europe, se déverse avec fracas et grondement qui fait vibrer les ponts de bois.


Chutes du Rhin, Allemagne

Bern

Bern


Bern est la deuxième capitale préférée du Gnome après Ljubljana et avant Paris.

Je suis très fière de moi, j'ai traversé une capitale en voiture alors que j’'avais dit plus jamais après la traversée de Lisbonne. N'oubliez pas que j'ai passé le permis à Nogaro, Gers, obtenu au bout de la 4eme fois, dans une bourgade sans feu tricolore et sans autoroute ! Je me suis garée sur une place gratuite (un exploit! En Suisse, même la place de supermarché est payante !), On a traversé la ville et on est revenu sans gps parce que c’était trop beau, que j’ai pris trop de photos et que je n’avais plus de batterie. Il n’y a pas à dire, je m’améliore !



Garé sur le parking de Décathlon (pour ceux qui passent sur cet article juste pour les bons plans et astuces!) à une quinzaine de minutes du Jardin des Roses à pied. Magnifique jardin qui permet d’avoir une vue globale sur Bern avant de descendre par le parc aux ours (où on peut découvrir également des espèces de fous sui nagent dans le courant de l’Aars).

Et puis, sans GPS donc, nous avons déambulé dans les rues de la capitale, admirant la tour d’horloge (au doux nom de Zytglogge), faisant du lèche-vitrine dans les rues Kramgasse et Gerechtigkeitsgasse entre arcades et d’étranges portes menant à des magasins et restaurants en contrebas.



Gruyere

Lac de Gruyère


Enfin, nous bivouaquons sur le lac de Gruyère. Le Gnome est au comble du bonheur, il va enfin savoir si le fromage du même nom est troué. Je suis également au comble du bonheur, il y a des douches chaudes sur notre bivouac. La première douche chaude depuis le début du voyage il y a plus de deux semaines.



Nous faisons durer le plaisir et le suspens par quatre heures de randonnée, 500 mètres de dénivelé sur le sentier des fromageries. Des alpages, des vaches, des bergeries, des forêts, qui nous mènent tout d’abord à une fromagerie à l’ancienne, puis à une fromagerie moderne. L'apothéose pour le Gnome. Le gruyère n’a donc pas de trou et se déguste comme du bon vin.


Fromagerie, Gruyère


Le lac Leman


Le Lac Léman, sous l'orage


Il est temps de rentrer. La France est juste en face, sur l’autre rive du Lac Léman. A Montreux, ville du jazz, nous faisons une promenade hommage à Freddy Mercury.

Une grosse sieste sur la plage en face du château de Chillon pendant que le Gnome construit des radeaux censés rejoindre notre océan pour le retrouver sur la dune du Pyla (« On est sur un lac le Gnome ! Un lac ! Il ne rejoindra pas l’océan ! »), je m’apprête à faire les 1000km en sens inverse qui nous ramèneront chez nous


Statue de Freddy Mercury, Montreux

En conclusion

L’eau en Suisse est très très froide (sauf aux sources de la Combioula et au lac des quatre cantons)

Les billets du Monopoly valent plus que l’Euro.

Nous pouvons perdre nos objets en Suisse, mais pas se perdre (sinon on atterri sur l’autoroute sans vignette et on a une énorme amende!)

Le gruyère n’a pas de trou (mais coûte un bras)

Nous reviendrons. Nos n'avons même pas fait la moitié du quart du pays...

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