Mère Cane se repose au bord de la mare. Elle aime se prélasser au soleil en écoutant le chant des grenouilles.
Hubert et Herbert, les deux coqs de la basse-cour, viennent picorer à ses côtés.
« Dame Cane, appela Hubert le petit coq joufflu, que vous êtes belle avec vos grandes pattes palmées. Cela m’en retourne les plumes ! »
« Dame Cane, interpella Herbert le grand coq maigre et déplumé, que vous êtes jolie avec votre tête nue. Cela m’en hérisse la crête ! »
Dame Cane point ne répondit.
« Dame Cane, dit Hubert en ébouriffant son plumage, voudriez-vous bien flâner dans la basse-cour en ma compagnie ? Mesdames les oies en verdiraient de jalousie ! »
« Dame Cane, caqueta Herbert un peu plus fort, me feriez-vous le plaisir de parcourir le jardin avec moi ? Mesdames les dindes en rougiraient d’envie ! »
Dame Cane point ne répondit.
« Dame Cane, énonça Hubert en grattant le sol d’une patte furieuse, auriez-vous l’obligeance de venir vous percher à mes côtés ? Aucun coq ici présent ne vous proposera moment plus agréable. »
« Dame Cane, souffla Herbert en piquant la cane de son bec pointu, m'accompagneriez-vous au poulailler? Dans la basse-cour entière, vous ne trouverez de coq aussi beau que moi . »
Dame Cane point ne répondit.
Laissant derrière elle les deux coqs prêts à se battre pour lui ravir ses plumes, la belle cane sauta gracieusement dans la mare et s’en fut rejoindre son tendre canard.
Comments